Le PEL désormais rémunéré à 2 %

09/12/2022 Par Vousfinancer
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Après le livret A en août, la rémunération du Plan Epargne Logement augmente aussi à 2 % à compter de janvier 2023 contre 1 % auparavant. Une bonne nouvelle pour les épargnants, même s’il est davantage fiscalisé que le livret A. Mais avec un autre avantage : ceux qui ont un projet immobilier à moyen terme pourront potentiellement bénéficier dans le cadre de leur PEL d’un crédit à un taux qui pourrait être un rempart à la remontée des conditions d’emprunt qui devrait se poursuivre en 2023 avec des taux crédit qui pourraient dépasser les 3 %.

 

A partir du 1er janvier, les nouveaux PEL souscrits seront rémunérés à 2 %, contre 1 % depuis août 2016, date à laquelle ce taux avait été abaissé de 1,5 % à 1 %. Le taux du PEL n’a pas augmenté depuis 22 ans ! Le PEL rejoint ainsi le livret A en termes de rémunération, même s’il est davantage fiscalisé… « L’avantage du PEL est qu’il est un bon moyen de se constituer un apport personnel grâce aux versements réguliers obligatoires pendant 4 ans, avec en outre un plafond à 61 200 €, soit près de 3 fois plus que celui du Livret A. En outre pour les épargnants qui ouvriront un PEL en 2023, le taux de 2 % est garanti, contrairement à celui du livret A » explique Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer.

 

Autre différence avec le livret A : le PEL permet d’emprunter à un taux garanti un montant qui dépend des intérêts acquis pendant la période d’épargne et qui peut atteindre jusqu’à 92 000 €, sur une période de 2 à 15 ans. Ces droits peuvent être en outre cédés à des ascendants ou descendants, à condition qu’eux-mêmes possèdent déjà d’un PEL.

 

Pour l’instant, le taux d’intérêt des prêts auxquels peut donner droit un PEL est de 2,2 % depuis 2016, contre 2,7 % auparavant, mais 4,20 % début 2015. A ce jour, le taux d’intérêt associé au PEL 2023 n’est pas encore connu… Jusqu’à maintenant, ce taux était supérieur aux taux de crédit proposés par les banques, rendant le PEL peu attractif tant du point de vue de l’épargne que du crédit…Mais cela pourrait changer !

 

« La remontée du taux de rémunération du PEL à 2 % est une bonne nouvelle qui devrait à nouveau rendre attractif ce placement. Tout dépendra bien sûr également du taux du droit à prêt, mais il y a des chances qu’avec des taux de crédit en forte hausse qui pourraient dépasser 3 % en 2023, il redevienne avantageux ! Certaines banques proposent d’ores et déjà des taux à 2,80 % sur 15 ans… Pour ceux qui ont un projet immobilier à moyen terme, souscrire un PEL est donc en quelque sorte une assurance contre de futures hausses de taux ! Et même s’ils décident de renoncer à ce prêt, c’est également le moyen de se constituer un apport en raison des versements réguliers imposés, ce qui est aujourd’hui indispensable quand on veut devenir propriétaire… » explique Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.

 

Pour autant attention, les montants de droit à prêt sont  faibles à court terme… Verser maintenant sur un PEL 10 000 € puis 100 € par mois pendant 4 ans, ne donne droit qu’à 500 € de droit à prêt au bout de 4 ans, et de 1649 € au bout de 10 ans ! Ce montant de droit à prêt est multiplié par 2,5 pour donner le total des intérêts du prêt potentiel, dont le montant dépendra ensuite de la durée du crédit, entre 2 et 15 ans. « Les montants de prêtépargne logement sont souvent peu importants, c’est donc essentiellement un produit permettant de se constituer mais un apport ! Mais le prêt Epargne logement peut être également utilisé pour financer des travaux de rénovation énergétique dans sa résidence principale ou d’autres types de travaux, d’agrandissement par exemple. Et surtout les droits à prêt d'un parent peuvent être transmis à son enfant si celui-ci a également un PEL ce qui augmente le montant du prêt ! » complète Julie Bachet.

 

 

En revanche, du point de vue des banques, la hausse de la rémunération du PEL n’est pas une bonne nouvelle. En effet, même si le taux de dépôt à la BCE, taux auquel elles peuvent placer leurs liquidités, a été relevé à 1,50 %, elles rémunèrent l’épargne de leurs clients à des taux « élevés » ce qui pèse sur leur rentabilité dans un contexte en outre d’alourdissement des contraintes règlementaires et normes de solvabilité. « L’annonce de la hausse de la rémunération du PEL dont le coût pour les banques va augmenter va peser sur leur rentabilité ce qui risque contribuer à maintenir les taux de crédit immobilier à un niveau élevé pendant les prochains mois..." conclut Sandrine Allonier.