Aili Jia, nouvelle star de l’art chinois

24/01/2024 Par Artprice
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Incontournable pour les grands collectionneurs d’art contemporain attentif aux propositions de la galerie de Larry Gagosian, Aili Jia compte parmi les 200 artistes les plus performants du marché des enchères, toutes époques de création confondues. Artmarket revient ici sur l’ascension extraordinaire de cet artiste de 45 ans, né à Liaoning en Chine pour être courtisé jusqu’à New York où il possède aussi un atelier.

 

AILI Jia est né à Dandong en 1979, soit l’année l’année où la politique de l’enfant unique est introduite dans son pays. Dandong se situe dans l’Asie du Nord-Est, au bord du fleuve Yalu et sur la principale route terrestre reliant la Chine continentale, l’Europe et l’Asie. La zone relie le nord-est de la Chine à la péninsule coréenne et aux ports des voies maritimes du Japon. En raison de cette situation géographique clé, la ville de Dandong a essuyé plusieurs bombardements pendant la guerre sino-japonaise de 1894 et la guerre de Corée, avant de connaître une renaissance économique d’après-guerre. Aili Jia compte ainsi parmi  les témoins de la transformation radicale de son pays pendant son enfance et son adolescence.

 

En 2004, il sort diplômé du Deuxième Studio (Nouveau Représentationalisme) de l’Académie des Beaux-Arts Lu Xun dans le district de Shenyang Tiexi où il enseigne ensuite de 2005 à 2007. Après avoir dispensé ses connaissances en tant qu’enseignant, il déménage au Black Bridge Village à Pékin, où son exposition personnelle The Wasteland le propulse sur le devant de la scène. Il gagne rapidement en célébrité en Chine tandis que sa première exposition de New York tarde à venir : elle ouvre seulement en 2019 (alors que l’artiste possède déjà un studio sur place) dans les locaux de la prestigieuse galerie Gagosian. Cette première exposition, qui rassemble une décennie de travaux, marque le début d’une collaboration forte : bien qu’elle ne s’engage que rarement auprès d’artistes chinois, la galerie Gagosian, dont l’aura fait généralement fortement grimper la cote des artistes, décide de représenter Aili Jia à travers le monde d’une façon officielle.

 

La galerie Gagosian (plusieurs adresses à New York, Londres et Paris, mais aussi des galeries à Genève, Bâle, Gstaad, Rome, Athènes et Hong Kong) décrit Jia Aili comme un “pionnier d’une nouvelle génération d’artistes chinois”, celle d’après les années 80, en tant qu’il Jia compte parmi les artistes élevés dans l’ère post-Mao Zedong. Il est proche en cela des compatriotes qui évitent soigneusement les thèmes ouvertement politiques adoptés par les générations précédentes, préférant fusionner les sources créatives orientales avec les problématiques contemporaines globales.

 

Évolution du produit des ventes annuel de l’artiste aux enchères (copyright Artprice.com)

 

De par sa formation, l’artiste possède une solide connaissance des maîtres anciens chinois, notamment dans sa technique picturale. Il maîtrise également la technique du réalisme socialiste, l’histoire de l’art occidentale, le naturalisme, la figuration et l’abstraction… Sachant parfaitement se mouvoir dans l’histoire de la peinture et de ses diverses sources culturelles, il parvient à créer d’habiles symbioses entre les ambiances contemporaines et un style figuratif traditionnel.

 

Position de l’artiste selon son produit des ventes annuel aux enchères

 

Cette peinture virtuose a su prendre sa place dans le monde international de l’art contemporain, fusionnant les influences et déjouant les repères et les attentes par rapport à ce que nous connaissons déjà de la création. Ses œuvres sont décrites comme existentielles car elles expriment une forme d’intériorité, une perspective subjective sur la société actuelle.

 

L’artiste nous plonge dans sa psyché personnelle tout en interrogeant la condition humaine non pas seulement en Chine mais partout à la surface du globe. Les critiques n’ayant pas été si laudatives au sujet d’un artiste contemporain chinois depuis longtemps, l’enthousiasme que suscite son travail se reporte sur l’accroissement de leurs prix. Aili signait d’ailleurs un record à hauteur à 4,77 millions de dollars il y a trois mois chez Christie’s New York.

 

Cet impressionnant résultat porte son produit de ventes annuel au seuil des neuf millions de dollars en 2023 (dont 44% engrangés sur le sol américain) et fait de lui un incontournable dans les hautes sphères du marché de l’art. Le nom de AILI Jia est désormais inscrit parmi les 200 artistes les plus puissants du marché des enchhères mondial.

 

Évolution du record de Aili Jia aux enchères (copyright Artprice.com)

 

Top 3 adjudications Aili Jia

 

Combustion (2016) : 4,77 m$

07/11/2023, Christie’s, New York

 

February story… (2006) : 3 m$

16/10/2020, Poly International, Pékin

 

Purple Crazy Scene (2009) : 2,5 m$

03/12/2021, Beijing Yongle, Pékin

Communiqué d'Artprice