Les placements à privilégier en 2015/2016 : le point avec François Pasquier associé chez Herez
Nous avons contacté, M. François Pasquier associé chez Herez pour faire le point sur les placements à privilégier en 2015/2016 pour réduire sa fiscalité et préparer sa retraite
Fiscalonline : Bonjour Monsieur Pasquier. Pouvez- vous vous présenter ?
François Pasquier : : Bonjour, je suis consultant senior chez HEREZ, une pratique du métier depuis 20 ans.
Fiscalonline : Même si le rendement du placement privilégie des Français est en repli pourquoi l’assurance-vie demeure un élément clé de toute stratégie patrimoniale ?
François Pasquier : L’assurance-vie est un élément clé d’une stratégie patrimoniale car elle constitue une enveloppe à fiscalité privilégiée avec un contenu très large permettant la mise en œuvre de solutions adaptées à des besoins différents.
Fiscalonline : En définitive le véritable arbitrage ne porte-t-il pas sur le support (fonds en euro ou en unités de compte) ? Que préconisez-vous à vos clients ?
François Pasquier : Bien entendu la baisse de rémunération du fonds général appelle la mise en place de placements diversifiés associant le fonds général, des fonds d’actions et des fonds flexibles.
Fiscalonline : Que pensez-vous du produit « euro-croissance », qui est devenu le troisième pilier de l’assurance vie-entre les fonds en euros et les unités de compte ?
François Pasquier : : Je ne pense pas à ce stade que la formule euro-croissance soit attractive car la garantie en capital à échéance éloignée n’est guère rassurante, d’autant qu’on ne sait pas trop dans l’intervalle comment la prise de risque sera effectuée et contrôlée. Je pense que la solution associant le fonds générale et des unités de compte peut donner de meilleurs résultats en toute transparence. Evidemment cela requiert le concours d’un conseiller financier.
Fiscalonline : Qu’en est-il des fonds flexibles ? Permettent-ils d’obtenir une meilleure performance que les fonds classiques d’assurance-vie en € ?
François Pasquier : Les fonds flexibles constituent une partie de la solution, puisqu’ils visent à optimiser le rendement pour un niveau de risque prédéfini. En fait les stratégies mises en œuvre peuvent être très différentes : modulation du taux d’exposition aux actions, allocation d’actifs, arbitrage. L’exercice est difficile et on a intérêt à associer plusieurs stratégies et différentes expertises. Dans ces conditions, les résultats sont probants.
Fiscalonline : La fiscalité liée à l’investissement en assurance-vie est-elle encore attractive ?
François Pasquier : La fiscalité de l’assurance-vie demeure très attractive car celle appliquée aux comptes titres est dissuasive. L’assurance-vie reste un havre fiscal (hormis la question des parlements sociaux sur le fonds général) tant qu’on n’en sort pas et la fiscalité est dégressive lors du rachat. Il reste aussi les avantages en termes de transmission.
Fiscalonline : Dans un avis d’expert vous avez évoqué le contrat de capitalisation que vous avez présenté comme une « enveloppe en tout point identique à l’assurance-vie » et dont la fiscalité est « comparable à l’assurance-vie » (hors transmission par décès). Pouvez-vous nous préciser l’intérêt de souscrire un contrat de capitalisation ?
François Pasquier : : Le bon de capitalisation est une enveloppe qui offre les mêmes solutions financières que l’assurance-vie et qui bénéficie de la même fiscalité que l’assurance-vie pour les rachats. Mais c’est un actif patrimonial qui peut être donné et qui sera transmis aux héritiers dans le cadre de la succession. Le bon de capitalisation peut être le support d’une donation en nue-propriété qui permet au donateur de conserver les fruits et au donataire de bénéficier d’abattement qui peuvent n’exister que pour les donations. Cela vise en particulier l’abattement général des donations des grands parents aux petits-enfants (31 825€ par donateur et donataire)
Fiscalonline : Largement plébiscitées les SCPI séduisent de plus en plus d’épargnants. Pourquoi un tel succès ?
François Pasquier : : Les SCPI séduisent les épargnants car elles offrent un rendement très sensiblement supérieur à celui des obligations. Mais c’est de l’immobilier et donc pour amortir les frais d’acquisition il faut envisager de les détenir longtemps.
Fiscalonline : L’immobilier est un placement rentable sur le long terme mais qui varie en fonction du type d’investissement (Location nue, meublée). D’un point de vue fiscal y a t’il un investissement à privilégier en 2015 ?
François Pasquier : : L’immobilier en termes de rentabilité souffre d’une fiscalité étouffante (cumul de l’impôt sur le revenu et des prélèvements sociaux). Les perspectives de plus-value pouvaient compenser cet inconvénient mais aujourd’hui ces perspectives sont très incertaines. Dans ces conditions, le mode de détention est essentiel. La formule de la location meublée reste de ce point de vue attractive. Nous apprécions aussi les solutions d’acquisition de nue-propriété avec usufruit temporaire réservée à un bailleur social.
Fiscalonline : Même si la diversification est préconisée, pouvez-vous nous citer un produit qui à l’horizon 2015/2016 est susceptible d’allier rendement, sécurité et fiscalité allégée ?
François Pasquier : : Avant de choisir un placement il faut définir son horizon de temps et le niveau de risque qu’on accepte. L’avantage de l’assurance-vie est d’offrir un cadre à l’intérieur duquel on peut construire une réponse sur mesure. Avec le fonds général, on privilégiera la liquidité, avec des parts de SCPI le rendement, aves des fonds actions, le potentiel d’appréciation des entreprises, et tout cela peut être combiné à la mesure de chacun
Propos recueillis par MC ©2015 fiscalonline.com
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